- MARGRAVE
- MARGRAVEMARGRAVELe titre de margrave (dont l’équivalent est marquis) a été créé par Charlemagne au profit de ses lieutenants dans les marches frontières. À l’origine, leur circonscription assez vaste, conquise à l’extérieur de l’Empire, leur confère le rang de duc en raison de leurs responsabilités militaires. Plus tard, ils se distinguent des comtes par le fait qu’ils n’ont pas besoin de l’approbation impériale pour la nomination de leurs juges. Grâce à la colonisation des terres de l’Est aux XIIe et XIIIe siècles, les margraves deviennent les premiers princes territoriaux de l’Empire et disposent de vastes principautés, telles que la Saxe et le Brandebourg. Quand ils prennent des titres plus honorifiques, la dignité de margrave passe fréquemment aux cadets et aux branches secondaires de la famille.• 1732; marckgrave 1495; all. Markgraf « comte (gouverneur) d'une marche »♦ Hist.1 ♦ N. m. Titre de certains princes souverains d'Allemagne.2 ♦ N. f. Femme d'un margrave. (On dit aussi MARGRAVINE , de l'all. Markgräfin.)Synonymes :margraven. m. HIST Titre de certains princes souverains d'Allemagne dont les principautés étaient ou avaient été des marches (provinces frontières).⇒MARGRAVE, subst.HISTOIREA. —Subst. masc. Titre donné dans l'ancien Empire allemand aux gouverneurs d'une marche; personne ayant ce titre. Voici Bischem! (...) ils découvrirent (...) l'antique bourgade (...) sa grande rue tortueuse, (...) ses portes cochères (...) rappelant les guerres des margraves, des landgraves (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 178):• ♦ Quelques princes allemands méritaient les éloges des Aufklärer: Léopold d'Anhalt pour avoir patronné Basedow; Charles-Auguste qui faisait de Weimar une capitale intellectuelle; le margrave de Bade qui abolit le servage.LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 92.B. —Subst. fém. Femme d'un margrave. Les intrigues et les épigrammes des deux poètes, Frédéric et Voltaire, troublèrent Mme de Pompadour, l'abbé de Bernis et Louis XV. La margrave de Bayreuth était mêlée dans tout cela avec de l'amour, comme en pouvait avoir un poète (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 57).REM. Margravine, subst. fém., synon. (supra B). Sa belle-soeur, la margravine de Misnie, qui était venue lui faire visite (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 85).Prononc. et Orth.: [
], [-
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Fin du XVe s. marckgrave d'Anvers «gouverneur d'Anvers» (J. MOLINET, Chroniques ds DUPIRE, Jean Molinet, p.252 [manesgrave dans l'éd. Doutrepont et Jodogne des Chroniques de Molinet, t. 1, p. 376]); 2. a) 1549 margrave «gouverneur d'une marche, en Allemagne» (JEAN DE MOUTIERS, Des Estats et maisons plus illustres de la chrestienté, f° 86a, 86b: Margrave, Juge, ou supérieur de tout un ressort); b) 1759 fém. «femme d'un margrave» (VOLTAIRE, Lettre à la margrave de Bade-Dourlach, 2 févr. ds ROB.). 1 empr. au m. néerl. marcgrave «gouverneur d'une marche»; 2 a empr. à l'all. Markgraf «id.»; cf. encore margravine «femme d'un margrave» (1717 marcgravine d'apr. Trév. 1732). Fréq. abs. littér.: 52.
DÉR. 1. Margravial, -ale, -aux, adj. Qui appartient à un margrave. Dignité, branche margraviale. (Dict. XIXe et XXe s.). — [], plur. masc. [-o]. — 1re attest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de margrave, suff. -(i)al. 2. Margraviat, subst. masc. Dignité de margrave; juridiction, seigneurie d'un margrave. L'empereur fut si satisfait de son courage et de son dévouement qu'il lui accorda l'investiture du margraviat de Misnie (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836p. 101). L'innombrable fourmilière des comtés, des duchés, des principautés et des villes libres, protégée par les margraviats, gardiens des frontières (HUGO, Rhin, 1842, p. 123). —[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1res attest. a) 1752«pays gouverné par un margrave» (Trév.), b) 1762 «dignité d'un margrave» (Ac.); de margrave, suff. -(i)at.
BBG. —COLOMB. 1952/53, p. 403.margrave [maʀgʀav] n.ÉTYM. 1732; 1495, marckgrave; XVIe, marcgrave; all. Markgraf « comte (gouverneur) d'une marche ».REM. Le fém. margravine, parfois employé, vient de l'all. Markgräfin.❖♦ Titre donné autrefois à certains princes souverains d'Allemagne.0 J'ai perdu dans madame la margrave de Bareith (Bayreuth) une princesse qui m'honora toujours d'une bonté inaltérable (…) Mais, madame, pourquoi vous parler de nouvelles ? Il est plus doux de s'entretenir de monseigneur le margrave et de vous.Voltaire, Lettre à la margrave de Bade-Dourlach, 37, 2 févr. 1759.❖DÉR. Margravial, margraviat.
Encyclopédie Universelle. 2012.